Nous
marchons longtemps, surtout pour brouiller les pistes. Au-cas-où.
Nous
descendons dans un inframonde, une ville dans la ville, à peine
soupçonnée par la première. C’est une sous-ville noctambule, qui
se cache de la première, qui a ses propres règles, ses propres
modes et tendances ; une ville marginale avec ses propres
marginaux et tout un nuancier de lucides, de paumés, d’inadaptés,
de rêveurs, d’ambitieux et de ratés.
C’était
là autrefois qu’au détour d’une phrase, la bonne, prononcée à
la bonne oreille, on entendait parler du Plateau, qu’on découvrait
l’existence des passeurs. L’inframonde ouvrait alors sur
l’exomonde.
Julien
me fait rencontrer l’un de ces anciens passeurs. Evidemment, il ne
veut pas me garder chez lui. Les perquisitions au Département C
auront peut-être mis à jour l'identité des passeur... Et ça bouge
trop dans son quartier… Plusieurs résidences ont fait sécession
comme il dit, le syndicat des propriétaires menace, une descente de
police est imminente ; comme un peu partout, apparemment,
commente Julien ; Mais il promet de m’aider, en me trouvant de
nouveaux papiers, en me rencardant, en veillant sur moi.
-Je
sais où tu peux dormir en attendant. Le voisinage est sympa, mais
j’espère que tu n’as pas le nez trop sensible !
Puis
ce sont les adieux avec Julien. Il retourne au Plateau et ne sait pas
quand sera sa prochaine excursion dans le monde urbain. En tout cas,
il est hors de question qu’il retourne chez son médecin ; ce
serait le mettre en danger.
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