Stéphanie -Marcelle l'appelle Steph, est l'un des quelques médecins que compte le Plateau. Elle est grande, maigre, et range ses instruments dans une grande trousse rigide noire, comme "dans le temps", pour "faire un clin d’œil". Elle s'est aussi fabriqué un masque blanc à long bec, comme au Moyen-Age, toujours pour cette histoire de clin d’œil, mais aussi parce qu'il en a marre de "gober des moucherons quand je suis au grand galop, et j'te dis pas mes yeux, non mais comme un pare-brise".
Du coup, je lui avais demandé ce qu'était un pare-brise.
C'est un médecin qui pèse toujours soigneusement ses mots quand elle parle à ses patients, pour éviter "l'effet nocebo".
Du coup, je lui avais demandé ce qu'était l'effet nocebo.
Elle vient régulièrement à la Bibliothèque, passant des heures à éplucher de grosses encyclopédies sur les plantes. Évidemment, la première chose qu'a faite Marcelle, c'est de lui flanquer le Bonnier dans l'estomac, en lui disant "tu m'en diras des nouvelles !". Mais ce dont elle raffole par-dessus tout, ce sont les vieux traités obsolètes de médecine et d'hygiène.
Elle dit que ça la fait rire.
Cette fois-ci, elle est revenue avec Hygiène et physiologie du mariage, du docteur Debay. Celui-là, je le connaissais déjà : sur l'île, on en étudie des extraits bien choisis.
Stéphanie, quand elle n'a pas son masque, je l'aime bien.
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