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On trouve un espace libre dans un coin de la pièce. Daniel est assis, mais il y a tant de monde que je ne vois que ses mains, devant une assiette pleine de nourriture. Grégoire a posé les siennes sur mes épaules, si grandes qu'elles les couvrent. Quant aux miennes, je les ai cachées dans mes poches.
Daniel prend la parole, d'une voix que je reconnais à peine. Elle est lente et sans chaleur, presque sans vie. N'étaient ses mains pour suivre le rythme de ses phrases, je croirais la voix sortie de nulle part.
Il commence par ce que je sais déjà, l'attaque de l'île. Je lui crie intérieurement d'aller plus, vite, je l'insulte, je trépigne.
Une caresse, le long de mon bras.
Je lève les yeux vers Grégoire. Tout en gardant son regard fixé sur Daniel, il m'attire contre lui et me dit, dans un murmure, que je bouge trop.