Les
trains et les usines sont toujours en grande majorité bloqués.
Quelques usines agroalimentaires avaient été envahies par leurs
ouvriers pour approvisionner les cités résistantes alentours, mais
les chars les ont aussitôt assiégés. Quand les soldats ont
commencé à faire sauter les tuyaux d'approvisionnement, les émeutes
sont reparties de plus belle, soutenues
cette fois-ci par plusieurs noms qui me sont familiers :
d’anciens députés de la Chambre sympathisants à la cause du
Plateau, ainsi que des personnalités médiatiques. Pendant plusieurs
semaines, cela n’a pas toujours été facile de se procurer à
manger. Là-dessus, l’ami de Julien a bien tenu sa promesse
et a toujours veillé à ce que je reste pas le ventre vide.
Puis
enfin, ce qui restait du gouvernement a consenti à tendre l'oreille.
Une vraie, une bien attentive.
Ville
par ville, dont certaines toujours barricadées, les maires, parfois
d'ailleurs réélus en hâte suite à des démissions impromptues,
ont porté les revendications de leurs citoyens. Leur volonté est
unanime : aucune réélection ni législative ni sénatoriale,
tant que les chars n'auront pas quitté la place des villes de P., B.
et T. ; aucune réélection tant que la Constitution n'aura pas
été modifiée ; ça, il a fallu qu'on m'explique. Tout le
système tient par la rédaction de ce texte. C'est fabuleux !
Juste un texte, du papier et des lignes, c'est à se demander comment
personne n'a essayé de la modifier avant. A ça, on m'a répondu que
c'était un peu plus compliqué.
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