Les Délaissés : trois blogs pour une seule histoire, vue par trois personnages différents. Les trois blogs peuvent se lire séparément.
Voici l'histoire d'Iris.
L'histoire de Camille est accessible en cliquant sur le lien ci-contre : Les Délaissés 1, celle de Lu ici : Les Délaissés 2
On consultera également avec profit L'encyclopédie des Délaissés !
Et aussi (dans un autre registre) : dOg, Du sarin dans le plastibulle, On verra bien, La brosse à reluire, L'agrégonaute et Le valet de carreau.

vendredi 4 avril 2014

380

Je rentre en traînant les pieds. Rien ne me paraît avoir changé. En même temps, je ne suis partie que quelques jours. Et à quelques kilomètres. Tu parles d'une aventure.
Soudain, Marcelle apparaît sur le seuil, échevelée, les yeux cernés, rouge de colère. Je dis "rouge" parce que c'est l'expression d'usage. Là, on tire franchement sur le violet.
-Putain de bordel de queue ! Iris ! Et c'est comme ça que tu rentres ? Tu te barres au beau milieu de la nuit avec mon meilleur couteau de cuisine, tu t'en vas jouer Jack l'Eventreur en blonde sur l'île et t'as même pas l'air désolé ?
Je veux répliquer, mais une nouvelle bordée de jurons m'en empêche.
-Et tu pensais faire quoi, saloperie de dieu ? Ça t'est pas venu à l'esprit de te racler la noix qui te sert de cerveau ?
Je me mets à hurler à mon tour :
-Si, que je me la suis raclée ! Ouaip, pendant que tout le monde faisait mine de se demander ce qu'il fallait faire !
-Et t'as pas trouvé mieux que d'aller faire Batman chez les Bénévolents ? Mais t'es vraiment timbrée ! Tu voulais faire quoi, du haut de ton mètre soixante ?
-J'sais pas mais je l'ai fait ! Ouaip, j'y suis allée, sur l'île !
Et ça, ça en bouche un coin à Marcelle. Sa voix se casse et elle... elle fond en larmes ! Du coup, moi aussi. Elle se jette sur moi, en criant :
-Tu fais chier, Iris ! Comment voulais-tu que je reste bien sage sur mes miches, moi ? Comment je faisais, moi, sans toi, si ces connards de fils de pute t'avaient mis le grappin dessus ?
 Elle se remet en colère et me secoue comme un prunier.
-Inconsciente ! Pauv'fille ! Tu mériterais de bouffer des tartes à la pelle ! Non, c'est la couronne de la connerie, que tu mérites ! La même que celle de Ranko, avec ton nom dessus !
Et à l'évocation de Ranko, elle recommence à pleurer.
-Me r'fais plus ça, Iris. Mon palpitant, i'peut plus. 

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