Soudain, Marcelle apparaît sur le seuil, échevelée, les yeux cernés, rouge de colère. Je dis "rouge" parce que c'est l'expression d'usage. Là, on tire franchement sur le violet.
-Putain de bordel de queue ! Iris ! Et c'est comme ça que tu rentres ? Tu te barres au beau milieu de la nuit avec mon meilleur couteau de cuisine, tu t'en vas jouer Jack l'Eventreur en blonde sur l'île et t'as même pas l'air désolé ?
Je veux répliquer, mais une nouvelle bordée de jurons m'en empêche.
-Et tu pensais faire quoi, saloperie de dieu ? Ça t'est pas venu à l'esprit de te racler la noix qui te sert de cerveau ?
Je me mets à hurler à mon tour :
-Si, que je me la suis raclée ! Ouaip, pendant que tout le monde faisait mine de se demander ce qu'il fallait faire !
-Et t'as pas trouvé mieux que d'aller faire Batman chez les Bénévolents ? Mais t'es vraiment timbrée ! Tu voulais faire quoi, du haut de ton mètre soixante ?
-J'sais pas mais je l'ai fait ! Ouaip, j'y suis allée, sur l'île !
Et ça, ça en bouche un coin à Marcelle. Sa voix se casse et elle... elle fond en larmes ! Du coup, moi aussi. Elle se jette sur moi, en criant :
-Tu fais chier, Iris ! Comment voulais-tu que je reste bien sage sur mes miches, moi ? Comment je faisais, moi, sans toi, si ces connards de fils de pute t'avaient mis le grappin dessus ?
Elle se remet en colère et me secoue comme un prunier.
-Inconsciente ! Pauv'fille ! Tu mériterais de bouffer des tartes à la pelle ! Non, c'est la couronne de la connerie, que tu mérites ! La même que celle de Ranko, avec ton nom dessus !
Et à l'évocation de Ranko, elle recommence à pleurer.
-Me r'fais plus ça, Iris. Mon palpitant, i'peut plus.
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