Quand
je sors à la nuit tombée (dix heures passées, je pense), il y a
une foule monstre dans les rues. La musique fait vibrer l’air, bien
plus forte que les hélicoptères qui planent, en buses impuissantes.
Le
brusque changement me stupéfait mais je ne m’attarde pas. Je
glisse en les gens, traverse plusieurs places où se tiennent des
sortes de débats enfiévrés. Je bifurque, louvoie, dévie à de
nombreuses reprises, effrayée au moindre vêtement qui peut
ressembler à un uniforme ou à la moindre lueur un peu trop bleue ou
un peu trop rouge.
Mais
tout de même…
Je
ne reconnais plus la ville. La musique la pare de toutes les
couleurs. Quant aux gens qui ne filent plus droit devant eux tête
baissée, en s’ignorant les uns les autres, les voilà qui
s’arrêtent, parlent et rient. Ça ne grouille plus, ça vit.
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