A
vingt heures je suis bien obligée de ressortir. Au-dessus des toits,
le ciel est d’or et la nuit semble ne jamais vouloir tomber. Le
jour aussi résiste. Au loin me parviennent les basses sourdes des
enceintes. Un hélicoptère de police fend les airs. La fête se
rapproche.
Usant
des techniques de Véronique, il me faut une bonne demi-heure pour
m’infiltrer dans la cour intérieure d’une résidence. Un panneau
accroché au-dessus des boîtes aux lettres rappelle que le code
d’entrée a été changé et que la grille ne reste plus ouverte
après vingt heures par mesure de sécurité, et que d’autre
part nous enjoignons tous les locataires et propriétaires à rester
vigilants et à signaler toute personne qui ne ferait pas partie de
la résidence.
De
toute évidence, le mouvement zélé n’a pas été invité à
rentrer.
En
tout cas, ça donne le ton et comme je m’y attends, ni la porte du
local à déchets, ni celle des vélos ne sont
ouvertes. Par deux fois, je manque de me faire surprendre et
je dois filer dans les étages pour ne pas être vue. Descendue au
sous-sol, je constate, évidemment, que la porte des caves est
soigneusement verrouillée (deux verrous, même, dont l’un posé
tout récemment!) mais, coup de chance, j’avise un recoin, dans
l’ombre de l’escalier. Je déplace les cagettes et les vieux pots
d’argile et me ménage une discrète petite cachette. Le refuge
parfait.
Enfin...parfait…
humide, quoi.
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