Ils
étaient une vingtaine à s’être réfugiés au cœur de la forêt
après l’incendie du château. C’est en voyant les hélicoptères
dans le ciel le lendemain qu’ils ont compris ce qui se passait en
contrebas. En prenant d’énormes risques, ils ont réussi à
récupérer quelques personnes de plus.
-Pendant
trois jours, ça a été un véritable champ de bataille, m’explique
Julien à toute vitesse. Justice et sa bande s'en revenaient de notre
traque, mais ils avaient barricadé leur camp, comme s’ils s’y
attendaient. Puis les Chasseurs s’en sont mêlés...
Julien
soupçonne quelques cabaniers, peut-être un ou deux groupes, d’avoir
échappé à l’évacuation, mais si c’est le cas, ils restent
bien cachés. Il y a plus de trente ans que les bois croissent comme
bon leur semble, certains coins sont impénétrables.
-Une
fois l’évacuation faite, les militaires ne sont pas restés, ce
qui nous a étonné, poursuit le Furet. Enfin, il reste des drones
qui quadrillent les zones dégagées, et une espèce de patrouille
minuscule qui ne sort pratiquement jamais de son QG. L’idée, c’est
de me renvoyer en ville pour te retrouver et te demander si tu en
savais plus sur l’évacuation… Bah je n’ai pas eu à te
chercher beaucoup ! Quelle célébrité !
Julien
est arrivé à la fac, où Trajan l’a reconnu. En attendant
qu’arrive l’heure de notre rendez-vous, il lui a résumé les
deux dernières semaines. Ils supposent tous deux que l’ampleur du
mouvement zélé a interrompu momentanément les opérations sur le
Plateau, pour mieux s’occuper des manifestations urbaines.
-Mais
là, tout ce qui se passe, ça a l’air sérieux ! commente
Julien, ébahi.
-Oh
que oui, ça l’est ! réplique Trajan, tout sourire. Hé Iris,
tu n’es pas au courant, mais à dix-neuf heures trente, les deux
Sénateurs ont annoncé la dissolution de la Chambre et leurs
démissions. Le député Saint-Maloire et la PDG d'Aeterna
viennent d'être arrêtés pour complicité d'homicides. Kruscinski
aurait dû faire partie du lot mais impossible de lui mettre le
grappin dessus, il a dû quitter le pays...
-On
devrait être peinard dans la forêt un petit bout de temps…
L’idéal serait qu’on puisse préparer l’hiver. Ça, je
t’avoue, on ne fait pas les fiers. D’ailleurs, je viens aussi
récupérer un peu de matos… ce sera toujours mieux que rien. Cela
dit, à deux, on devrait pouvoir rapporter deux-trois trucs
intéressants !
-A
deux ? je demande, un peu prise au dépourvu.
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