Trajan
me tend le sac à dos. Spontanément, Julien s’est mis à l’écart.
-Il
est hors de question que le Ministère de l’Ecologie, la police ou
qui que ce soit me mette le grappin dessus, je confie à Trajan.
Alors je vais me faire un peu oublier. Et toi, tu vas retourner à la
fac, là ?
Il
secoue la tête.
-La
donne a changé en début de soirée. Je pense que je serai bien plus
utile entre les mains de la police, à dire tout ce que je sais. Tu
as raison, le scandale du Plateau est loin d’être terminé,
j’aiderai à en dévoiler toute l’ampleur.
-Mais
tu risques la prison, je souffle, horrifiée. Ils te reprocheront d’y
avoir pris part, et sans doute même d’avoir participé au
mouvement zélé !
Il
hausse des épaules fatalistes et répond :
-Je
ne peux pas vouloir qu’Aeterna, ma famille, et les autres
trinquent, et espérer y échapper en même temps. C’est comme
ça... Iris, c’est sans doute la dernière fois que nous nous
voyons…
-...avant
longtemps, je corrige aussitôt, avec des glaçons dans l’estomac.
La dernière fois que nous nous voyons avant longtemps… J’espère.
-J’espère
aussi.
Il
pose ses mains sur mes épaules.
-Tu
es la plus belle catastrophe qui ne me soit jamais arrivée.
J’émets
un rire étranglé, pathétique.
-Toi
aussi... On... on était bien, à la fac. J’aurais aimé qu'on ait
un peu plus de temps.
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