Notre
joie déferle dans la rue. Danses de la victoire improvisées, cris,
applaudissements, larmes ; nous, si silencieux pendant la
marche, causons un tintamarre à réveiller l’Olympe !
-Bravo
Iris ! Tu as été formidable ! s’exclame Trajan en me
prenant dans ses bras.
Inattendue,
l’odeur de sa peau s’engouffre dans mes poumons, descend jusqu’à
mon ventre, se transforme en papillons.
-Attention,
Iris ! crie Clarisse.
Du
coin de l’œil, je vois des formes noires fondre sur nous. Trajan
me repousse et fait barrière. Les policiers le bousculent, le
jettent par terre ; se heurtent à Aïcha et Thomas et les
balaient.
Soudain,
l'épaisse marée de la foule m’engloutit et se resserre. Les
manifestants font front tandis que je me faufile entre les corps.
Quelque part derrière moi retentit une sirène de police ; le
mégaphone hurle mon nom, mais je n’écoute plus, trop occupée à
déguerpir. Je remonte la file des manifestants jusqu’à une petite
place totalement engorgée qui donne sur plusieurs ruelles. Rapide
coup d’œil, pas d’uniforme en vue, je fonce.
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